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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 20:25

Pour toi Martine qui m'as donné envie de poursuivre ce blog

 

Camille, si tu  avais vécu en 2011, on t'aurait montré en exemple femme libérée, talentueuse, hors normes. Malheureusement pour toi, tu tu t'es trompée de siècle.  La mort de ton père, dont personne ne t'a avertie, a été le déclencheur de ton anéantissement.

 

 

camille.jpg

 

Camille , ce visage je ne me lasse pas de le regarder , tu as l'air déterminé et pourtant je lis un petit peu de tristesse dans tes yeux.

 

Tu as été une sculptrice de génie mais pour moi avant tout une femme qui a tout donné. On t'a déclaré folle  mais non Camille tu as été victime de ton amour, de ta passion et de ton époque

 

 

  jeuneachille

 

 Paul, ton frère adoré à l'âge de 13 ans

 

 

 chatelainemred

 

Elle avait 6 ans cette petite chatelaine ...... quelle est douce, quelle est malicieuse

 

  pudeur

 

 

 La pudeur signée Rodin, mais n'y aurait-il pas du Camille là dessous

 

 

 valse1

 

  La Valse représentait « le contact amoureux et la langueur de deux êtres enlacés, perdus dans les étoffes volantes "

 

 

 lagemur2

 

Emouvante cette sculpture, le temps qui emporte la vie

 

  sakountala

 

 

 

 Ce groupe renouait avec les oeuvres de jeunesse en s'inspirant d'un souvenir littéraire, un drame du poète hindou Kalidasa, les retrouvailles de Sacountala (ou Sakountala) et de son époux au Nirvahna, après une séparation provoquée par un enchantement (extrait du site de l'association Camille Claudel)

 

 camille-montdevergues

 

 

Te voilà Camille à la fin , tu as l'air tellement désabusée, sans rancoeur mais toujours dans l'attente d'une reconnaissance

 

 

J'ai lu le livre des correspondances de Camille Claudel, je n'ai pas pu le terminer c'est trop douloureux.

 



 

 

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1 mars 2012 4 01 /03 /mars /2012 20:19

Une très belle lettre de Niki de saint Phalle à Pontus Hulten qui fut le premier directeur du centre Pompidou.

Je trouve cette lettre autobiographique très belle. A elle seule, elle explique toute l'oeuvre de Niki

 

  AVT_Niki-de-Saint-Phalle_7422-1-.jpg

 

Cher Pontus, 

New York, octobre 1991

Quand devient-on rebelle? Dans le ventre de sa mère? A cinq ans, à dix ans?

Je suis née en 1930. ENFANT de la DÉPRESSlON. Pendant que ma mère m'attendait, mon père perdit tout leur argent. En même temps elle découvrit l'INFIDELITÉ de mon père. Elle pleura tout au long de sa grossesse. J'ai ressenti ces LARMES.

Plus tard elle me dirait que TOUT ÉTAIT DE MA FAUTE. Les ennuis étaient venus avec moi. Je la crus.

Certaines cartes du Tarot me furent distribuées le jour de ma naissance : le Magicien (carte de la créativité et de l'énergie) elle Pendu (réceptibilité et sensibilité à tout et à chacun). On me tendit aussi la carte de la Lune (imagination et son contrepoint : imagination négative).

Ces cartes deviendraient le matériau, le canevas sur lesquels je peindrais ma vie.

Je prouverais que ma mère avait TORT! Je passerais ma vie à prouver que j'avais le DROIT D'EXISTER. Un jour ma mère serait fière de moi devenue riche et célèbre. Le plus important pour moi était de prouver que j'étais capable d'aller au bout de mes projets. Un jour j'accomplirais le plus grand jardin de sculptures jamais fait depuis le Parc de Gaudi à Barcelone.

O.K. Peut-être avais-je précipité la chute de la Banque de Saint Phalle mais je deviendrais beaucoup plus célèbre que la banque de mon père.

Oui je prouverais que ma mère avait TORT et je prouverais aussi qu'elle avait RAISON.

Un jour je ferais une chose impardonnable. La pire chose dont une femme soit capable. J'abandonnerais mes enfants pour mon travail. Je me donnerais ainsi une bonne raison de me sentir coupable.

Enfant je ne pouvais pas m'identifier à ma mère, à ma grand-mère, à mes tantes ou aux amies de ma mère. Un petit groupe plutôt malheureux. Notre maison était étouffante. Un espace renfermé avec peu de liberté, peu d'intimité. Je ne voulais pas devenir comme elles, les gardiennes du foyer, je voulais le monde et le monde alors appartenait aux HOMMES. Une femme pouvait être reine mais dans sa ruche et c'était tout. Les rôles attribués aux hommes et aux femmes étaient soumis à des règles très strictes de part et d'autre.

Quand mon père quittait tous les matins la maison à 8 h 30 après le petit déjeuner, il était libre (c'est ce que je pensais). Il avait droit à deux vies, une à l'extérieur et l'autre à la maison.

Je voulais que le monde extérieur aussi devienne mien. Je compris très tôt que les HOMMES AVAIENT LE POUVOIR ET CE POUVOIR JE LE VOULAIS.

OUI, JE LEUR VOLERAIS LE FEU. Je n'accepterais pas les limites que ma mère tentait d'imposer à ma vie parce que j'étais une femme.

NON. Je franchirais ces limites pour atteindre le monde des hommes qui me semblait aventureux, mystérieux, excitant.

Ma nature optimiste m'y aida.

J'avais besoin d'héroïnes auxquelles m'identifier. A l'école le cours d'histoire n'était qu'une longue litanie sur la supériorité de l'espèce mâle et cela m'ennuyait à mourir. On nous parlait bien de quelques femmes : la Grande Catherine, Jeanne d'Arc, Elizabeth d'Angleterre, mais il n'y en avait pas assez pour moi. Je décidai de devenir une héroïne.

Dans les innombrables contes de fées que ma grand-mère me lisait je m'étais déjà identifiée avec le héros. C'était TOUJOURS un garçon qui faisait toujours des bêtises.

N'écoutant que sa voix intérieure et ne perdant jamais de vue le but final, le héros, après bien des difficultés, finissait par trouver le trésor qu'il recherchait.

Je ne souhaitais pas rejeter entièrement ma mère. D'elle j'ai retenu des choses qui m'ont donné beaucoup de plaisir : mon amour des vêtements, de la mode, des chapeaux, des tenues de soirée, des miroirs. Ma mère avait beaucoup de miroirs dans sa maison. Des années plus tard, les miroirs deviendraient un des matériaux essentiels que j'utiliserais dans le Jardin des Tarots en Italie et dans le Cyclope dans la forêt de Fontainebleau, non loin de Paris. Ma mère était une grande amoureuse de la musique, de l'art, de la bonne cuisine. Toutes ces choses, je les ai reçues en partage et elles m'ont aidée à rester en contact avec ma féminité.

Ma mère avait un certain style et du charme. J'aimais sa beauté et le pouvoir qu'elle lui donnait, j'aimais son No 5 de Chanel, sa coiffeuse en verre des années 30 recouverte de crèmes, de poudres et de rouges à lèvres. J'adorais ses boucles brunes, sa peau lisse et blanche. Elle ressemblait à l'actrice Merie Oberon.

Ma mère, cette merveilleuse créature dont j'étais un peu amoureuse (quand je n'avais pas envie de la tuer) je la voyais comme prisonnière d'un rôle imposé. Un rôle qui se transmettait de génération en génération selon une longue tradition jamais remise en question.

Le rôle des hommes leur donnait beaucoup plus de liberté et J'ETAIS RESOLUE A FAIRE MIENNE CETTE LIBERTE.

Mon frère John fut encouragé à faire des études. Pas moi. J'étais jalouse et pleine de rancune que le seul pouvoir que l'on me reconnût fût celui de séduire les hommes. Personne ne se souciait que j'étudie ou non, du moment que je passais mes examens. Tout ce que voulait ma mère était que j'épouse un homme riche et socialement acceptable.

Adolescente, j'ai refusé mon père et ma mère comme modèles; j'ai refusé aussi leur position sociale. La seule pièce de la maison où je trouvais confort et chaleur était la cuisine, auprès de la domestique noire.

A huit ans, tout mon argent de poche allait à l'achat de bandes dessinées de Wonderwoman et Batman. (Je n'avais pas le droit de les lire et les cachais sous mon matelas.) Une partie de l'argent que je volais à mon père et à ma grand-mère allait aux mendiants. J'aimais bien les mendiants. Ils avaient souvent l'air plus réels qu'un tas de gens circulant dans les rues de New York. C'était 1940 et j'avais dix ans.

J'allais à l'Ecole du Sacré-cœur, école religieuse de filles, dans la 91ème rue Tous les mois on donnait à la meilleure de la classe un superbe ruban rouge. Je ne l'ai jamais eu (quoi d'étonnant, je ne faisais rien). Un jour je décidai de sortir et d'acheter un ruban rouge que je fixai sur moi uniforme, comme si j'avais eu le prix d'excellence. Ce ne fut pas apprécié.

L'uniforme de l'école était vert, un vilain vert foncé avec une blouse beige et une cravate verte. Pas surprenant que je désire ardemment la décoration rouge.

Au Noël de 1940 les nonnes nous conduisirent à HARLEM pour apporter des cadeaux aux pauvres familles noires. Comme je me sentais gênée pour ces gens! Nous étions une dizaine entourant une nonne qui fit un discours ridicule puis deux dames noires nous remercièrent. Je me rapelle avoir pensée : si j'était à leur place, je vous haïrais. J'avais honte.

Les rues de New York et leur misère et leur agitation furent une vrai école de la vie.

Dehors nous parlions anglais alors que le français était de rigueur à la maison. En ce temps-là l'éducation française cela voulait dire que les enfants pouvaient se montrer mais pas se faire entendre. Pas de sottises. Finir ce que l'on a dans l'assiette ("Pense aux petits chinois qui n'ont rien à manger"...). Si je répondais (ce qui m'arrivait souvent) je recevais une giffle (pratique courante à l'époque).

Je fus exposée très tôt à des influences culturelles diverses et parfois conflictuelles, ce qui m'amena vite à me faire ma propre idée des choses. Et je choisis ce que je voulais croire.

Ma tante Joy (de Georgie; donc du côté américain de la famille) était une adorable vielle dame qui me gâtait, me lisant des contes ou m'amenant à des fontaines de soda. J'était une fanatique des glaces au chocolat arrosées de caramel. Nos sorties parfois se terminaient en drame. Il suffisait qu'il y ait un NOIR dans les parages pour que ma tante Joy batte en retraite à toute vitesse. Pourquoi ne me permettait-on pas de m'assoir à côté d'une dame noire quand à la maison nous avions une domestique noire que je considérais comme une grande AMIE?

Après avoir rejeté mes parents et leur classe, je serais confrontée à l'ÉNORME PROBLÈME DE ME RÉINVENTER ET DE ME RECRÉER. Je ne ressentais aucun sentiment national. Je ne me sentais ni française ni américaine.

Une chose me sauva durant ces difficiles années d'adolescence : MA BOÎTE MAGIQUE SECRÈTE ET IMAGINAIRE cachée sous mon lit. Elle était faite d'un précieux bois sculpté, incrusté d'émaux aux riches couleurs.

NUL AUTRE QUE MOI POUVAIT VOIR LA BOÎTE.

Quand j'était seule je l'ouvrais et il en jaillissait toutes sortes de possons extraordinairement bariolés, de génies, de fleurs sauvages au parfum délicieux.

Dans cette boîte qui n'était qu'à moi je gardais mes premièrs poèmes, mes rêves de grandeur.

LA BOÎTE ÉTAIT MON REFUGE SPIRITUEL, le commencement d'une vie où eux, mes parents ne pourraient pénétrer. Dans la boîte je déposait mon âme. Je m'entretenais avec elle. Puisqu'il m'était impossible d'avoir une relation profonde avec ma famille, je commencerais à communiquer avec moi-même. De là vient mon éternel besoin de SOLITUDE. C'est dans cette solitude que me viennent les idées pour mon travail. La solitude est aussi nécessaire à ma création que l'air à mes poumons.

Encore aujourd'hui, Pontus, ma boîte magique est sous mon lit. Je l'ouvre tous les jours. Ma structure, ma colonne vertébrale, mon squelette sont dans la boîte.

Parfois elle est remplie de sable, j'ai cinq ans de nouveau, construis des chateaux et rêve de palais.

Ma boîte remplace le monde des adultes auquel je me suis habituée avec difficulté et dont je ne suis pas folle.

La boîte m'a empêchée de devenir une personne cynique et sans illusion.

C'est la boîte de Pandore. Ce qui demeure en elle, c'est l'espoir.

 

(Traduction de Marie Chaix)

 

img 0642

 

  




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13 février 2012 1 13 /02 /février /2012 20:42

(Photo internet)

 

 

Le jardin des tarots de Niki de Saint-Phalle est situé au sud de la Toscane

 

"Je savais moi aussi qu'un jour je construirai un jardin de joie" a écrit Niki lorsqu'en 1955 elle découvre le parc Güell de Gaudi à Barcelone

 

 

Dans ce jardin elle a représenté les 22 arcanes du tarot, aidé par son mari Jean Tinguely qui a fait les structures des statues.

 

Ce jardin est entouré d'un mur que l'on doit à Mario Botta qui "sépare le monde extérieur du monde du rêve" Niki de Saint Phalle


mur d'enceinte

 

(photo Gaia)

 

 

Niki était très malade lorsqu'elle a construit le jardin et malgré ses souffrances, elle est allée jusqu'au bout de son rêve

 

 

L'impératrice

 

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(Photo internet)

 

 

La mère, c'est là que Niki vivait toute seule "l'immersion totale était la seule manière de réaliser ce jardin".

 

maison

 

(photo Gaia)

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(photo Gaia)

 

 

Le soleil et le pape

 

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(photo Gaia)

 

 

La roue de la fortune

 

roue de la fortune

 

(photo Gaia)

 

 

 L'étoile

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(photo Gaia)

 

 

 

La fontaine

 

fontaine

 

 

(photo Gaia)





 

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3 février 2012 5 03 /02 /février /2012 20:02

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Par son réalisme, Jack Vettiano me fait penser à Hopper. Peut-être un sentiment de solitude à regarder ce tableau, cette femme qui s'éloigne du couple comme si elle gênait........

 

Ces tableaux de couple au bord de la mer ont fait de lui un des peintres les plus populaires du Royaume Uni.

 

Jack Vettriano est né en 1951 en Ecosse, c'est un peintre autodidacte, très boudé par la critique, mais ses toiles plaisent, il est multimillionaire.

Vettriano est le nom de sa mère, son nom de naissance est Jack Hoggan.

Il a commencé par des copies des impressionistes et devient célèbre en 1988.

Cette année là,  il expose deux toiles à l'exposition annuelle de la Royal Academy d'Écosse : ces deux toiles se vendent le premier jour et plusieurs galeries se proposent de vendre ses œuvres

 

 

 

 

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 Le Maître d'hôtel chantant

 

Ce tableau s'est vendu à plus de  3 millions d'euros.

Et  pourtant, il s'est avéré qu'il était inspiré d'un manuel de référence pour artiste,c e qui a déplu à la critique.

 

Je ne connais pas ce manuel, mais sans doute y-a-til apporté sa touche personnelle, parce que c'est ça aussi l'histoire de l'art, des peintres qui s'inspirent des maîtres précédents.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Cette femme à quoi pense-t-elle? A la nuit qu'elle vient de passer avec son amant, elle est un peu dénudée, ou attend-elle quelqu'un?

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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  Ici on se croirait dans une comédie musicale des années  1950

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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Et là un film noir méricain

 

 

 

 

 

 

 

Et vous? que vous inspirent ces toiles? J'aimerais vraiment avoir votre avis. Je trouve ce peintre passionnant

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3 février 2011 4 03 /02 /février /2011 21:45

Comme toutes les amours de l'antiquité, celles de vénus et Adonis ne sont pas simples,

Adonis est aimé par Vénus, épouse de Vulcain et par Perséphone, reine des enfers. Pour les départager , Zeus décide qu'il doit passer un tiers de l'année avec Vénus, un tiers avec Perséphone et le troisième tiers selon sa fantaisie.

Adonis choisit de passer son temps avec Vénus, ce qui provoqua la colère d'un autre de ses amants, Mars, qui envoya un sanglier contre Adonis. Celui-ci fut blessé mortellement et le sang qui coula  de sa plaie sur le sol donna naissance à l'anémone

 

 

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photo web gallery of art

 

Ce tableau date de 1580 et se trouve au musée du Prado à Madrid

 

 

Vénus est ici avec son fils Cupidon et Adonis est assoupi, en arrière plan les arbres et les nuages  font ressortir  le côté intime des personnages . Les couleurs sont très contrastées, ce qui est caractéristique des dernières années du peintre.

 

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 Dans le détail ci-contre, on voit Cupidon retenir le chien qui a envie de chasser

 

 

 

 

Les peintres se sont abondamment inspirés de la mythologie grecque et romaine, Véronèse nous en donne ici un bel exemple

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16 janvier 2011 7 16 /01 /janvier /2011 06:06

Comme son nom l'indique le trompe l'oeil  est destiné à donner une illusion d'optique.

 

Les trompe l'oeil peuvent représenter du faux marbre du faux bois ou des fausses sculptures.

 

 

A notre époque on les trouve surtout en façade, mais à la Renaissance ils servaient à décorer des pièces , c'est en quelque sorte un décor mural qui donne une impression de relief, souvent associé à un jeu d'ombre et de lumière, c'est en fait un art du faux

 

 

Véronèse qui fut vraiment un maître dans cet art

ici la villa Barbaro

 

 

 

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 (source web gallery of art)

 

 

 

 

 

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 (source web gallery of art)

 

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 (source web gallery of art)

 

 

Mantegna

La chambre des époux au palais ducal de Mantoue

 

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 (source web gallery of art)

 

 

Giovani Bellini

Eglise san Zaccharia à Venise

 

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 (source weikipedia)

 

Pere Borrell del Caso, huile sur toile, Madrid 1874

 

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 (source weikipedia)

 

C'est saisissant on dirait que cet enfant passe par une fenêtre pour voir quelque chose qui l'intrigue

 

 

 

ici à Londres trompe l'oeil exécuté pour ralentir les cyclistes

 

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 (source internet)

  A Marseille, un trompe l'oeil en 3 D

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9 janvier 2011 7 09 /01 /janvier /2011 21:56

L'article ci-dessous est paru dans le quotidien Le Soir au sujet d'une exposition que j'ai eue la chance de voir à Bruges

Le multiculturalisme est notre quotidien. Maures, Africains ou perroquets : les peintres du XVe découvraient l’exotisme !

 

VAN-20EICK-VIERGE-20AU-20CHANOINE-.jpg

 

 

 

Un chatoyant tapis oriental jeté aux pieds de La Vierge au chanoine Joris van der Paele. Vert pistache et or, est-ce un perroquet que caresse l’Enfant Jésus ? Les ornithologues y verraient plutôt une perruche à collier, dont l’aire de distribution s’étend du Sénégal jusqu’au sud du Soudan. C’est sûr, Jan van Eyck a vu cet oiseau, pour le peindre de manière si précise, en 1436.

Peut-être un voyageur portugais l’a-t-il amené à Bruges et offert au chanoine, qui souhaitait que l’oiseau symbolise son âme entre les mains du Seigneur.

 

Jan Van Eyck ou encore Hans Memling faisant caracoler un chameau dans l’Adoration des Mages du triptyque de Jan Floreins : chez les Primitifs flamands, ce naturalisme n’a rien de profane, puisqu’il est mis au service d’une mystique précise où le monde visible est divinisé.

 

Au XVe siècle, les peintres vivaient dans une société en pleine mutation. Christophe Colomb découvre les Antilles et le continent américain en 1492. Vasco de Gama navigue en direction de l’Inde en 1498. Cabral débarque au Brésil. Magellan entreprend un voyage autour du monde en 1522… Des peintres comme Jan Provoost, et peut-être même Jan van Eyck, ont fait le voyage de Jérusalem.

 

L’image que l’on se fait du monde n’a jamais autant été remise en question. L’imprimerie fait circuler ce savoir neuf, une quantité d’informations sur les nouvelles cultures.

Les explorateurs rapportent des récits de leurs fabuleux voyages, mais aussi des exemplaires de la faune et de la flore, des produits locaux, et même des autochtones en chair en os.

La culture et l’art de l’Occident vont assimiler ces nouveautés qui s’ajoutent à la connaissance d’autres civilisations apportées par la Bible, les auteurs anciens, les Croisés, les récits du Moyen Age, l’Il Millione de Marco Polo ou les carnets de route des pèlerins.

Un nouveau monde sans limites

 

Qu’est-ce que les Primitifs flamands considéraient comme exotique ? Quels éléments introduisent-ils dans leur art ? Quelle était leur attitude par rapport à la tradition et au changement ?

Analyses et réponses pourraient charpenter un splendide coup de projecteur inédit sur l’âge d’or des peintres à Bruges.

 

Sources littéraires illustrées, tableaux, dessins, cartes, cinq espaces thématiques abordent ce nouveau monde sans limites, mais aussi le revers de l’exotisme : les préjugés racistes.

 

 Plaque tournante du commerce mondial, Bruges s’implique dans le commerce au long cours. Au temps de Philippe le Bon et de la cour des ducs de Bourgogne, le foyer des arts grandit dans une opulence ostentatoire inouïe. Dans le sillage des marchands, chameaux, perroquets d’Amérique, buffles, lions, rhinocéros, mais aussi des personnages plus exotiques, apparaissent sur les huiles sur bois.

 

220px-Albrecht_Altdorfer_006.jpgEt le mage Gaspard devient noir

 (ci-contre tableau de Dürer)

 

Le mage Gaspard, d’abord blanc, devient un Noir à part entière, vêtu de riches habits et de pierres précieuses selon une mode influencée par le commerce.

Dans l’Adoration des Mages peinte par un maître anonyme en 1510, ces rois sont accompagnés d’une suite colorée de personnages et d’animaux exotiques que l’on peut étudier sur le motif dans les zoos des princes et des empereurs.

Les Portugais tenteront d’ajouter un quatrième roi mage, amérindien, sans succès !

 

 

 

 

Le 3 janvier 1420, un groupe de Tziganes arrive à Bruxelles, rapidement en butte à une hostilité croissante, bannis et déportés. Ils sont représentés avec de longs cheveux, de grands anneaux dans les oreilles et un turban. Ce profil de méchant, bourreau patenté, on le retrouve aux côtés des juifs barbus et lippus en général, vêtus de jaune, dans les crucifixions comme celle de Frey Carlos ou de l’artiste montois Jan Provoost.

 

Maures brandissant le cimeterre, mahométans enturbannés et madones mariales, d’étranges liens se tissent entre l’Occident et l’Orient à une époque où chrétienté, art et commerce n’ont plus les mêmes frontières.

 

Texte de Dominique Legrand

 

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